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Hoche(Lazare) (1768 - 1797) général français. Commandant l'armée de Moselle (1793), il repoussa les Autrichiens et les Prussiens. De 1794 à 1796, il pacifia la Vendée.⇒HOCHE, subst. fém.Vieilli. Petite entaille. Synon. coche. Lorsque les nouvelles palmes se développent, les inférieures (...) tombent, et laissent sur le tronc des espèces de hoches raboteuses et annulaires, qui servent à la fois de marques chronologiques, et de degrés pour monter à son sommet (BERN. DE ST-P., Harm. nat., 1814, p. 65).— Spécialement♦ ,,Marque qu'on fait sur une taille pour tenir le compte du pain, du vin, de la viande, etc., qu'on prend à crédit. Faire une hoche`` (Ac. 1798-1935).♦ Brèche sur une lame de couteau. Vieux couteau trop aiguisé, qui a des hoches et qui s'ébrèche facilement (FLAUB., Corresp., 1872, p. 24).♦ BÂT., au plur. ,,Entailles faites sur de petits morceaux de bois scellés dans les murs en construction pour tendre les lignes ou cordeaux, et qui servent de repères ou de régulateurs`` (JOSSIER 1881).REM. Hocher, verbe trans. Marquer d'une hoche, faire une entaille; faire de petites entailles sur la lisière d'un tissu que l'on veut coudre. Hocher une lisière (LITTRÉ). Hocher une taille de boulanger (Ac. 1935).Prononc. et Orth. : [
] init. asp. PASSY 1914 [
]. Étymol. et Hist. a) Ca 1170 osche « entaille, brèche dans un objet (ici une épée) » (BEROUL, Tristan, éd. E. Muret, 2081); b) ca 1260 oche « marque pour tenir un compte » (E. BOILEAU, Livre des Métiers, 7 ds T.-L.); c) XIVe s. techn. horlog. « encoche » (Traicté horol. , p. 10b, ibid.). Terme relevé dans l'ensemble du domaine gallo-rom. (a. prov. osca « entaille » ca 1228, Chanson croisade, éd. E. Martin-Chabot, 177, 26, mot restitué par l'éd., v. aussi éd. P. Meyer, 5458, gloss.; a. gasc. osca « dépression, brèche dans un terrain » 1384); le nord de l'Espagne (Navarre, Aragon [anno 858 lat. médiév. osca, S. J. DE LA PEÑA], Galice; Catalogne; ensemble des provinces basques [type ozka « entaille »]), nord de l'Italie (Piémont, Ligurie), v. HUBSCHMID fasc. 2, pp. 146-148. Cette aire géograph. suggère à W. von Wartburg (FEW t. 7, p. 432b) l'hyp. d'une orig. gaul. (un gaul. osca qu'il déduit du cymrique osg « coche, entaille », bret. ask « id. », aska « faire une encoche »; pour les rapprochements avec le celt., v. J. LOTH ds R. celt. t. 41, p. 398), le basque étant dans ce cas empr. à une lang. rom.; v. par contre l'opinion de COR. t. 4, p. 1025. Pour HUBSCHMID au contraire (p. 149), l'ensemble de cette famille basco-prérom. se rattache à une racine pré-rom. oska, les mots gallo-rom. pouvant remonter à un substrat pré-i.-e. apparenté au basque. HUBSCHMID, loc. cit. rattache d'autre part à cette famille, celle de l'a. fr. ouche « terre labourable, pièce de terre, enclos » (XIIIe s. ds GDF. et T.-L.) — la notion de morceau, pièce (de terre) pouvant être déduite de celle de « entaille, incision [détachant des morceaux] — que FEW t. 7, pp. 431-432 fait dériver du lat. médiév. olca « terre, pièce de terre » (accessoirement osca p. infl. de osca > a. fr. osche « entaille »), d'orig. gaul. H- initial, relativement tardif (1530, PALSGR.), est prob. dû à l'infl. de hocher. Bbg. THURNEYSEN 1884, p. 103.
hoche ['ɔʃ] n. f.ÉTYM. 1530, « brèche, entaille »; osche, mêmes sens, v. 1175; aussi oche, XIIe-XIIIe; d'un préroman ŏsca « entaille », ou déverbal de 2. hocher.❖♦ Vx ou régional.1 (Mil. XIIIe, oche). Entaille que l'on faisait sur une planchette spéciale (⇒ Taille, I., 6.) pour tenir le compte des denrées (pain et vin en particulier) vendues à crédit. ⇒ Coche, encoche. || Faire une hoche. — (XIIe, osche). Entaille naturelle. || Les palmes inférieures tombent « et laissent sur le tronc des espèces de hoches raboteuses et annulaires » (Bernardin de Saint-Pierre, Harmonies de la nature, p. 64, in T. L. F.).❖DÉR. V. 2. Hocher.
Encyclopédie Universelle. 2012.